Perche du Nil
La perche du Nil (Lates niloticus) fait partie de la famille des mérous géants. A l'origine, ce poisson d'eau douce provient principalement du Nil – ce qui explique son nom – mais, de nos jours, il se retrouve dans tous les lacs d'eau douce et rivières en Afrique tropicale.
La perche du Nil a un dos brun-vert et ses flancs sont de couleur argentée avec un éclat bleu. Le ventre est blanc. Il a des yeux noirs prononcés avec un anneau extérieur jaune vif. Il grandit très rapidement. Il arrive à maturité sexuelle lorsqu'il a 3 à 4 ans et une longueur d'environ 60 cm.
C'est un des principaux poissons d'eau douce les plus impressionnants: il peut atteindre deux mètres de long et peser jusqu'à 200 kilos. C'est ainsi qu'il est surnommé ‘le Roi des poissons africains’.
Les perches du Nil adultes peuvent survivre dans n'importe quel lac tant qu'il y a suffisamment d'oxygène. Les exemplaires plus jeunes préfèrent les zones moins profondes, près des côtes.
Ces sont des prédateurs redoutables, qui se nourrissent de poissons (y compris de sa propre espèce), crustacés et d'insectes. Les jeunes spécimens mangent également du plancton.
La perche du Nil possède une importante valeur commerciale en tant que produit alimentaire et la pêche de la perche du Nil est très importante pour les emplois de la population en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda, les pays qui entourent le lac Victoria.
Le poisson est principalement pêché par de petits bateaux de pêche individuels. Rien qu'en Tanzanie, on compte environ 200.000 pêcheurs ; en outre, la prise fournit également de nombreux emplois ‘secondaires’ pour les poissonniers, constructeurs de bateaux, fabricants de filets, sociétés de transport, etc. La pêcherie et la production autour du lac Victoria assure, directement et indirectement, du travail à plus de 2 millions de personnes et contribue ainsi, à la prospérité autour du lac.
Expansion dans le lac Victoria
Dans le lac Victoria vivent naturellement deux espèces de tilapia, mais les populations de ces espèces ont fortement chuté à la fin des années 50 en raison d'une surpêche. Le gouvernement colonial de l'époque a décidé d'introduire quatre nouvelles espèces de tilapia dans le lac mais également de perche du Nil. Les deux espèces, le tilapia (Oreochromis niloticus) et la perche du Nil (Lates niloticus) s'y sont très bien adaptées et développées. Le tilapia vit principalement dans les eaux peu profondes (jusqu'à environ 15 mètres), la perche du Nil beaucoup plus en profondeur, dans la colonne d'eau (jusqu'à 60 mètres de profondeur).
L'introduction de la perche du Nil a eu un impact catastrophique sur la population des poissons locaux. Plusieurs centaines d'espèces locales sont maintenant éteintes dans le lac Victoria.
L'arrivée de la perche du Nil dans le lac Victoria est un des nombreux exemples, souvent cité, de l’influence perturbatrice que l'introduction d'une espèce exotique peut avoir sur les écosystèmes et la population qui en dépend pour leur revenus et leur approvisionnement alimentaire.
Une importante production ; des mesures spécifiques pour la gestion de la population
A l'origine, seuls les Ougandais s'occupaient de la pêche de la perche du Nil. Dès le début des années 80, lorsque le Kenya et la Tanzanie ont commencé à pêcher dans le lac Victoria, la production a fortement augmenté. Mais pour cette augmentation, la population montrait déjà des premiers signes d'affaiblissement. L'attention du monde scientifique et les efforts par rapport à la gestion de la population étaient toutefois principalement axés sur l'inversion de l'effet désastreux de l'introduction de la perche du Nil sur la biodiversité dans le lac Victoria.
La détérioration de la population des poissons était perceptible par la prise - souvent illégale - de jeunes spécimens et la diminution des prises par unité d'effort.
En une tentative conjointe pour mieux gérer la population des poissons, l'association des entreprises de traitement du poisson a décidé, en Ouganda, en 2007, de ne plus acheter ou traiter des poissons plus petits que 50 cm. Cette mesure a ensuite également été acceptée par le Kenya et la Tanzanie.
En novembre 2009, les trois états autour du lac Victoria ont lancé un projet collectif sous le nom ‘Opération sauvetage de la perche du Nil’. L'objectif de ce projet est d'éradiquer la pêche illégale et de renverser la détérioration de la population. Certaines parties du plan de gestion sont, entre autres, des formations et une étroite implication des communautés locales de pêcheurs.
Les gestionnaires considèrent la population des poissons comme étant surexploitée, mais sans risque d'épuisement. Les mesures de relance ne semblent pas encore très efficaces.
En cuisine
La perche du Nil est populaire grâce à sa texture ferme et sa chair blanche. Le goût de la perche du Nil est comparable avec celui du tilapia: un goût léger, pas poissonneux. Par conséquent, c'est une espèce de poisson accessible. Grâce à sa texture ferme, la perche du Nil est particulièrement adaptée pour les plats au four, pour les cuissons et les grillades.
Valeurs nutritionnelles caractéristiques
La perche du Nil est une espèce de poissons maigre avec en moyenne, 0,8 g de matière grasse pour 100 g de chair. Comme pour les autres espèces de poissons maigres, la perche du Nil contient énormément de protéines précieuses (environ 18 g par 100 g).
Saviez-vous que?
En 2004, la perche du Nil a reçu un autre nom
A l'origine, la perche du Nil a reçu le nom scientifique de Labrus niloticus. Les espèces de labrus sont des labres; par exemple ... (en savoir plus)
Déjà un poisson important dans la préhistoire égyptienne
A la fin de la préhistoire égyptienne (à partir d'environ 3600 avant JC), la période Naqada II, les grandes perches du Nil jouaient ... (en savoir plus)
Élevage de la perche du Nil
Depuis environs 10 ans, divers projets ont été entrepris pour élever la perche du Nil dans des filets flottants dans le lac Victoria ... (en savoir plus)
Information
La durabilité des prises sauvages mérite une attention particulière. Les projets et mesures visant un suivi spécifique de la population des poissons et des projets d'élevage sont des facteurs importants pour assurer l'avenir de la perche du Nil.